Pourquoi y a-t-il des grèves dans les services publics ce mercredi?
Ce mercredi, la CGSP (Centrale générale des Services publics) mène une journée de grève centrée sur les services publics. Le syndicat socialiste dit se battre pour la défense d’un service public fort et vouloir dénoncer les différentes mesures prises aux niveaux fédéral et fédérés. Mais quelles sont plus précisément les revendications syndicales pour cette nouvelle journée d’actions?
A la mi-décembre, un mouvement de grève générale, menée en front commun syndical, avait paralysé le pays. Les revendications d’alors étaient l’opposition à l’austérité budgétaire, à l’augmentation de l’âge de la pension, aux mesures d’exclusion des chômeurs, au saut d’index, au manque de concertation…
Ce mercredi, ces combats restent d’actualité bien qu’entretemps le Groupe des 10 ait enregistré quelques accords entre partenaires sociaux. « Ces accords n’empêchent pas le gouvernement de passer en force et d’imposer ses mesures« , rappelle Michel Jacobs, qui dirige le sous-secteur Justice de la CGSP.
« Les revendications de décembre restent donc entièrement d’actualité« , confirme Michel Meyer, le président de la CGSP. Pour ce dernier, « le gouvernement fédéral n’a écouté aucune de nos revendications« .
« Une simple variable d’ajustement«
« Les services publics sont devenus une simple variable d’ajustement et plus une fin en soi« , explique Michel Jacobs. Ce alors que ces services sont censés être « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas » et assurer des services de base essentiels à tout un chacun, rappellent les responsables de la CGSP. Ces derniers dénoncent une stratégie de coupes budgétaires aveugles dans des services qui ne sont dès lors plus en mesure d’assurer correctement leurs missions. « Après avoir vidé ces services de leur personnel et de leurs moyens, le gouvernement aura beau jeu de dire ‘vous voyez, le public, cela ne fonctionne pas, il faut privatiser » et donc laisser des services essentiels être soumis aux lois du marché, pronostique Michel Meyer.
Si du côté des syndicats chrétiens, il n’y a pas de mot d’ordre de grève, la CSC se joindra aux actions dans certains secteurs (à la Poste par exemple, c’est bien un préavis de grève en front commun qui a été déposé, pour s’opposer au plan de restructuration prévu pour la Poste). Si la CSC n’est plus clairement partie prenante au front commun c’est, explique le syndicat chrétien, parce que « même s’il n’y a aucune avancée dans la concertation sociale du secteur public, nous sommes déterminés à lui donner toutes ses chances, à condition que des progrès concrets soient réalisés à court terme ». Et pour laisser « toutes ses chances » à la concertation, la CSC services publics a donc préféré ne pas se lancer totalement aux côtés de la CGSP.
Cette dernière appelle cependant de ses vœux « un accord social (…) pour le secteur public, comme cela a été fait pour le secteur privé ». Et à cette fin, les revendications du syndicat chrétien sont claires : « les autorités doivent garantir que les diverses restructurations ne donneront pas lieu à des licenciements secs; les organisations syndicales doivent être pleinement associées aux restructurations envisagées ; il faut prendre des mesures permettant aux agents de travailler plus longtemps ;(…) des garanties par rapport à des possibilités de départ réalistes », a notamment fait savoir l’organisation de défense des travailleurs, par communiqué. Cette dernière exige aussi « toute la clarté sur l’avenir des pensions publiques ».