Manif nationale contre le projet d’interdiction judiciaire de manifester ce jeudi 5 octobre 2023: plus de 10.000 personnes.
Des prises de parole de la FGTB, de la CSC, de la CGSLB, d’Amnesty International, de Greenpeace et de la Ligue des droits de humains ont également eu lieu. « On pense que cette loi va provoquer un étouffement de l’élan de mobilisation chez certaines personnes. Ce texte, dont les contours sont trop flous, risque d’installer un climat de peur et d’inertie, forcément dangereux pour notre droit de protester et notre démocratie », a dénoncé le porte-parole de Greenpeace Belgique Antoine Collard à Belga.
La crainte principale des manifestants est que cette loi ne devienne un levier pour restreindre les manifestations, même pacifiques. Une des parties de ce texte concerne en effet l’interdiction judiciaire de manifester, qui permet aux juges d’interdire aux émeutiers, de manifester pendant jusqu’à trois ans.
« Avec cette loi anti-casseurs, le gouvernement stigmatise les personnes dites ‘violentes’ pendant les manifestations, et s’autorise à interpréter arbitrairement ce qui est violent de ce qui ne l’est pas. Alors qu’en tant que citoyenne, le droit de manifester est précisément un levier essentiel pour réagir face à la violence d’État quand il y en a », s’est inquiété une jeune manifestante ce jeudi.
En plus de dénoncer l’interprétation vaste de la loi, les manifestants posent également la question de la mise en pratique de celle-ci. « Concrètement, comment les autorités vont-elles contrôler l’application de la peine ? Cela signifie-t-il que des contrôles d’identité auront lieu dans des manifestations, ou que des caméras seront utilisées ? Sachant que des manifestations ont lieu tous les jours à Bruxelles, les personnes interdites de manifester pourront-elles encore circuler dans la ville ? », a questionné le coordinateur du bureau des études de Bruxelles (FGTB) Samuel Droolans.