Comment améliorer les conditions de travail ?
Et si pour répondre à l’absentéisme et à la dégradation des conditions de travail,
il suffisait d’être gentil, à l’écoute et avoir de l’empathie.
Peu importe leur caractère, c’est la prévenance entre collègues qui fait l’efficacité d’un groupe.
Une équipe de chercheurs a mis trois ans pour arriver à cette conclusion.
Définir les ingrédients de cette recette idéale n’a pas été aisé.Des chercheurs et psychologues ont d’abord tenté de comprendre quels types de personnes forment une bonne équipe.
Faut-il réunir les introvertis ensemble ou bien les mélanger à des extravertis?
La question de la mixité homme-femme s’est posée, ainsi que celle de la structure hiérarchique des groupes.
Faut-il un chef fort ou une prise de décision linéaire et démocratique?
Après de longues tergiversations, les chercheurs ont découvert que ce ne sont pas les membres du groupe qui font son efficacité mais plutôt l’ambiance générale, les « normes de groupe ».
Ils ont étudié ces règles tacites de fonctionnement des équipes pour en arriver à une conclusion toute simple :
il suffit d’être gentil.
Les équipes efficaces sont celles dont les membres se respectent et se font confiance.
Quand chacun peut s’exprimer librement sans avoir peur de se tromper ou d’être jugé.
C’est ce que les chercheurs appellent la « sécurité psychologique ».
Alors pour persuader les salariés du bien-fondé de la gentillesse, il a fallu utiliser leur langage.
Un des premiers managers à avoir testé la méthode, Matt Sakaguchi, l’explique ainsi :
« La traduction de concepts comme l’empathie et la sensibilité en tableurs et rapports de données a permis d’engager la discussion avec eux beaucoup plus facilement ».
Catherine Hellemans, Professeur de psychologie du travail à l’ULB dresse ce constat :
« Plus les conditions de travail sont bonnes,mieux les équipes fonctionnent et plus l’entreprise a des chances de se soucier des travailleurs ».
La santé économique de la compagnie, sa culture d’entreprise et la mentalité du chef sont autant de facteurs qui permettent-ou non-de mettre en place ces politiques.
En Belgique et ailleurs en Europe, les conditions de travail ont tendance à se dégrader, surtout depuis la crise, assure Catherine Hellemans.
La concurrence entre les entreprises affecte les relations entre collègues et l’anxiété prend le pas sur la confiance.
« Même à santé économique égale, les deux phénomènes peuvent exister : certains managers décident d’améliorer les conditions des employés ou d’autres continuent de faire la course effrénée au profit », raconte la chercheuse.
Ces deux stratégies correspondent, selon elle, à une vision managériale à long ou à court terme.