Solidarité avec les camarades de l’enseignements.
« Les décisions de la FWB risquent de compromettre la réussite de tous les élèves », alertent les directeurs d’école.
La ministre Valérie Glatigny est actuellement sous le feu de critiques émanant à la fois des syndicats de l’enseignement et des pouvoirs organisateurs pour son « manque de concertations » préalable aux réformes annoncées.
Les directeurs d’écoles fondamentales de l’enseignement libre sont « profondément inquiets » concernant les mesures annoncées par le gouvernement MR-Engagés de la Fédération Wallonie Bruxelles (FWB), alerte lundi le Collège des directeurs. Le manque de concertation avec les acteurs concernés est également pointé du doigt.
Le Collège des directeurs pointe en particulier la mise en place d’une épreuve en 3ème primaire, le gel des mesures de gratuité des frais scolaires et la réforme du qualifiant voulues par la ministre de l’Education Valérie Glatigny (MR).
« Nous sommes particulièrement inquiets pour les élèves de l’enseignement fondamental qui sont les premiers concernés par ces changements et dont les bases du parcours scolaire sont ainsi fragilisées », dénoncent les directeurs d’écoles. « Ces décisions remettent en question l’avenir de notre système éducatif et risquent de compromettre la réussite de tous les élèves. Nous appelons les autorités compétentes à engager un dialogue constructif avec l’ensemble des acteurs de l’éducation. »
Le Collège des directeurs souhaite donc connaître la feuille de route du gouvernement et sa méthodologie de travail. « Les décisions politiques doivent être prises dans l’intérêt supérieur des élèves et non au détriment de leur réussite », conclut-il.
Qui sont ces profs en grève pour la première fois ?
Avant ce mardi 26 novembre, ces enseignants et membres du personnel n’avaient jamais participé à un mouvement de grève. Cette fois, ils étaient dans la rue – de Liège à Bruxelles – pour dénoncer les économies prévues par le gouvernement et alerter des conséquences pour leurs élèves.
e train IC à destination de Bruxelles-Midi arrivera à la voie 7. » Sur le coup de dix heures ce mardi, des enseignants et membres du personnel, venus des écoles alentour, se rassemblent dans le hall principal de la gare. Ils sont quelques groupes épars aux vareuses vertes et rouges sur le dos. Un paquet de tracts sous le bras, ils interpellent les navetteurs de la SNCB pour les sensibiliser aux mesures d’économie prévues par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « On peut évidemment se demander si la grève sert à quelque chose », reconnaît Gaëlle, 32 ans, enseignante en économie familiale et sociale à l’Institut des Filles de Marie. « Aujourd’hui, c’est l’avenir des élèves qui est directement en jeu. Ce n’est pas une question de salaire ou de pension. »
Comme Gaëlle, ils étaient nombreux à manifester pour la première fois de leur carrière (petite ou grande). « La fragilité du statut a pu me dissuader par le passé. Je n’avais pas envie de me mettre en porte à faux par rapport à ma direction », énonce Morgane, éducatrice dans le même établissement. « Par ailleurs, les autres manifestations visaient plutôt l’amélioration des conditions de travail. Là, j’estime que la situation est suffisamment grave. » Elle pointe notamment l’interdiction faite aux élèves majeurs en décrochage de poursuivre dans l’enseignement secondaire. « Ma motivation principale, ce sont les élèves. »
Surtout les élèves, et un peu la nomination
A l’extérieur de la gare, ils sont des dizaines à brandir des slogans : « Le MR ment, il fera crever l’en-saignement », « en rouge et vert, on ne se laisse pas faire ». Pour Zineb (22 ans), une première année à donner cours et déjà une première grève. En ligne de mire : l’enseignement qualifiant qui tendrait, selon elle, à disparaître. Si les mesures annoncées par le gouvernement (diminution de 3 % du taux d’encadrement, accès interdit pour les élèves majeurs en décrochage, 7e année non accessible aux détenteurs d’un CESS) concernent principalement l’enseignement secondaire technique et professionnel, les écoles maternelles et primaires se montrent solidaires. « Ça concerne les élèves, donc ça me concerne », lance Anais, institutrice primaire « dans le quartier ». « Ce sont les enfants les plus défavorisés qui vont le plus trinquer. Notre école accueille des élèves qui ont déjà redoublé plusieurs fois en primaire. »